Le 6 avril 2024 marquera deux ans de détention de l’ancien Premier ministre Kassory et de ses amis à la Maison Centrale de Conakry suite à une accusation de détournement de deniers publics. Cette situation critique a incité notre rédaction à rencontrer Aboubacar Sylla, l’un des activistes de la société civile qui a récemment lancé un mouvement dénommé « Libérez les anciens dignitaires ».
Dans cette interview, nous avons abordé plusieurs sujets liés à cette détention prolongée par la CRIEF. En tête de ses propos, Aboubacar Sylla, président d’une ONG et initiateur de ce mouvement, a exprimé son regret face à cette situation qu’il considère anormale.
« Cela représente un recul démocratique mais aussi un recul des libertés publiques et fondamentales pour ce pays. Près de deux ans maintenant, Dr Ibrahima Kassory Fofana est en prison sans jugement, ce qui est totalement anormal. Les allégations du procureur Aly Touré sont hallucinantes. Comment peut-on détenir un citoyen sans preuve après plus de deux ans ? Kassory est un prisonnier politique de Mamadi Doumbouya, sinon on ne peut pas comprendre qu’un pays normal agisse ainsi. Mais aujourd’hui, le peuple a compris les raisons pour lesquelles Dr Kassory est en prison, et son compte de popularité est au plus haut. Le moment est venu pour nous de demander des comptes, car il est inacceptable de maintenir Kassory en prison de façon injustifiée », a-t-il déclaré.
Interrogé sur le caractère politique de la CRIEF, Aboubacar Sylla a affirmé que « cette CRIEF n’est qu’un instrument pour les membres du CNRD pour diaboliser, emprisonner et humilier les dignitaires qui ont servi loyalement ce peuple. La gabegie financière et le népotisme sont devenus un système de gouvernance du CNRD, et il est temps d’agir ».
Il a ensuite annoncé que des actions phares sont en cours pour demander la libération de Kassory et de ses co-détenus à travers un mouvement de protestation avec les forces sociales.
« Nous avons lancé le mouvement ‘Libérez ces détenus politiques’, et nous prévoyons bientôt de soumettre notre premier mémorandum au président de la transition, le Général Mamadi Doumbouya. Nous ne sommes plus dans l’attente d’une justice impartiale, car ils sont là par la volonté d’un individu. La liberté de Kassory est un impératif, et nous mobilisons des forces sociales dans chaque préfecture de Guinée pour mener ce combat ensemble », a-t-il annoncé. Source: in avenir Guinée…