Accueil Actualité Médias : Suspendu par la HAC, le journaliste Toumany Camara réagit.

Médias : Suspendu par la HAC, le journaliste Toumany Camara réagit.

Médias : Suspendu par la HAC, le journaliste Toumany Camara réagit.

Au lendemain de sa suspension par la Haute Autorité de la Communication (HAC) pour injures et diffamation à l’encontre d’Aïssata Béavogui, directrice pays de Predictive Discovery, Toumany Camara, administrateur général du site d’informations presseinvestigation.com est sorti de son silence. Il dénonce une décision qu’il qualifie d’atteinte à la liberté de la presse en Guinée.

Contacté par Guinée360 ce mardi 29 avril 2025, le journaliste est revenu sur l’article incriminé par la HAC, tout en accusant l’institution de faire preuve de partialité en faveur de la plaignante et de rendre une décision hâtive.

Suite à la plainte déposée par Mme Béavogui, Toumany Camara a été auditionné durant deux jours dans les locaux de la HAC. C’est alors qu’il s’y rendait le troisième jour pour solliciter l’intervention du président de l’institution, Boubacar Yacine Diallo, qu’il a appris sa suspension par voie de presse. Il nie formellement avoir injurié ou diffamé la responsable de Predictive Discovery.

“Parce que l’article incriminé ne parle pas de la vie personnelle de Mme Aissata, mais plutôt de sa vie professionnelle. Parce qu’elle est directrice pays de la société Predictive Discovery, qui dispose d’une mine au niveau du parc national du Haut-Niger situé à Kouroussa”, a précisé notre confrère.

Dans son texte, Toumany Camara affirme avoir voulu alerter les autorités sur la démarche de la société minière, qui sollicite un permis d’exploitation d’or dans une zone protégée. “L’idée de l’article, c’était de chercher des informations, en tant que journaliste, auprès des responsables de la société, pour savoir comment elle va faire de l’exploitation dans cette zone protégée, sans porter préjudice à l’environnement. Très malheureusement, elle a interprété notre article, comme un article non seulement diffamatoire, mais aussi qui ternit son image et son honneur.”

Toumany Camara affirme également que la HAC lui a demandé, à la suite de cette affaire, de rédiger un article de démenti ou de présenter des excuses à la plaignante. Il dit avoir proposé, en guise d’alternative, de publier un droit de réponse, ce qui n’aurait pas été accepté.

“Dans la décision, ils ont dit que moi, j’ai refusé de donner la possibilité à la dame de donner sa version sur mon site. Qu’on me prouve qu’elle a rédigé un article de droit de réponse qu’elle m’a fait parvenir et que j’ai refusé de publier.”

Selon lui, c’est ce refus de se plier aux exigences de la HAC qui aurait motivé sa suspension ainsi que celle de son média. “Moi, je pense que dans cette affaire, la HAC devrait regarder l’intérêt général. Ce n’est pas la personne des journalistes ou du site, mais l’intérêt général parce que l’article s’intéresse à un parc national qui est menacé”, soutient-il.

Toumany Camara alerte également sur les risques que cette décision de la Haute autorité de la communication pourrait faire peser sur le journalisme en Guinée. “Les conséquences de cela est que c’est une décision qui ouvre la voie aux prédateurs de la liberté de la presse et qui porte une atteinte grave à la liberté de la presse dans notre pays. Et c’est vraiment déplorable”, regrette le journaliste.

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