Ce qui se passe en Guinée est sans précédent. Une course effrénée vers l’enrichissement illicite sans formule, ni peur est ouverte à tous les niveaux, au nom de la refondation qui signifie : le miel et le lait pour les serviteurs dans le mépris le plus total, la pauvreté et la misère sans état d’âme pour le peuple, embarqué contre son gré dans un bateau ivre de foutaise et foutage de gueule vers une destination inconnue et incertaine.
Les nouveaux riches du pays qui ont découvert la mine d’or de dernière chance, au soir de leur existence, baignent avec une insolence insupportable, un dédain indescriptible dans une masse d’argent tombée du ciel sur eux.
De l’histoire de toutes les transitions en cours ou dans le passé, celle de la Guinée, sous le CNRD, a créé plus de riches que n’importe quel régime.
En un laps de temps, plus de deux ans pour certains et moins d’un an pour d’autres, le CNRD a produit plus de riches que de richesses. Des ministres, des Directeurs, et même des Conseillers sans portefeuille vivent dans une abondance inimaginable avec un train de vie carrément au dessus du revenu national.
Pendant que des Guinéens, anciens dignitaires sont persécutés et jetés en prison au nom de la moralisation de la chose publique dans une refondation, qui prône la rupture avec les erreurs du passé, les hommes forts du moment, eux, au su et au vu de tous, s’enrichissent de manière effroyable.
Le peuple est témoin de ces deux poids deux mesures. De cette injustice flagrante.
Des villas poussent de terre comme des champignons. Le pays est en chantier avec le contribuable guinéen mais pour une cause personnelle et familiale. Sans peur aucune, chacun s’enrichit vachement avec une impunité garantie, un bradage autorisé.
Le cas le plus flagrant et le très choquant qui peut même donner lieu à une révolte populaire, ce sont ces villas du Grand Conakry et de l’intérieur du pays devenues virales sur les réseaux sociaux. Ces bâtisses d’un autre standing, toutes pour des ministres et proches de Doumbouya interrogent… où est passée notre justice ? La CRIEF, c’est donc pour les seuls vaincus sans défense ni recours?
Le peuple a droit de comprendre, le CNRD a le devoir de rendre compte et la justice de se montrer équitable et libre.
Le Général Doumbouya doit se réveiller. Le contrôle du pays échappe à sa vigilance. Chacun dans son entourage abuse et arnaque sans mesure. Même le simple fleuriste est devenu propriétaire de quelque chose… l’argent pousse désormais au palais. Quel miracle de l’abondance ?
Ces différents scandales, du jamais vu, risquent un jour, de provoquer la colère du peuple. Car on est témoin de ce que ces gens étaient avant le 5 septembre et de ce qu’ils sont devenus aujourd’hui. On se connaît et on connaît qui était qui et qui est devenu quoi!
La patience du peuple a une limite. A Mamadi de tirer les conséquences qui s’imposent en de pareilles circonstances. Il doit punir sans état d’âme tous les fossoyeurs et délinquants économiques qui confondent servir à se servir. A moins que cela ne soit la règle qui doit guider la transition du CNRD.
Mais tôt ou tard, chacun rendra compte quand la règle va changer… Voler est un crime, le voleur est un criminel et la transition n’est pas sans fin.
Rien n’est éternel !
Marouane, éditorialiste.
