La Guinée est secouée par deux décisions majeures concernant le massacre du 28 septembre 2009. Le président de la République, le Général Mamadi Doumbouya, a accordé une grâce controversée à l’ancien chef de la junte, Moussa Dadis Camara ce vendredi 28 mars 2025. Cela, invoquant des raisons de santé.

Parallèlement, un décret a été publié mercredi 26 mars pour indemniser les victimes de ce massacre, survenu il y a près de seize ans.

La grâce accordée à Moussa Dadis Camara, condamné à vingt ans de prison pour crimes contre l’humanité, a provoqué une vague d’indignation. Les organisations de défense des droits de l’homme et les familles des victimes dénoncent une atteinte à la justice et craignent que cette décision n’encourage l’impunité.

« C’est un jour sombre pour la justice guinéenne », a déclaré un représentant des victimes. « Comment pouvons-nous croire en l’équité quand un homme responsable de crimes odieux est libéré ? »

Dans le même temps, la junte a publié un décret annonçant la « prise en charge des frais d’indemnisation des victimes du massacre du 28 septembre 2009 ».

Ce geste intervient huit mois après la condamnation historique de Moussa Dadis Camara et d’autres responsables de la junte.

« C’est un pas dans la bonne direction », a réagi un avocat des parties civiles. « Mais nous attendons de voir les modalités pratiques de cette indemnisation. »

Le 28 septembre 2009, au moins 156 personnes ont été tuées et des centaines d’autres blessées lors de la répression d’un rassemblement de l’opposition dans un stade de Conakry. Selon un rapport de l’ONU, au moins 109 femmes ont également été violées.

Le procès de Moussa Dadis Camara et de ses coaccusés, qui a duré près de deux ans, a été salué comme une étape cruciale dans la lutte contre l’impunité en GuiGuinée.

Sékou sylla