L’évaluation et la sanction des partis politiques : des questions légitimes que tout citoyen est en droit de se poser
Sans s’étendre sur des considérations théoriques, l’évaluation des partis politiques est une mesure administrative légitime et légale pour toute institution légalement reconnue en la matière.
Cependant, celle réalisée par le CNRD suscite nécessairement des débats et des interrogations :
Le CNRD vient d’évaluer les partis politiques en se basant sur la charte qui régit leur fonctionnement. Il a décidé de sanctionner plusieurs d’entre eux pour, dit-il, « non-respect » de la charte des partis politiques en vigueur en République de Guinée. Il est à rappeler que ladite charte est une loi organique qui date de plusieurs années.
Quant à l’évaluateur des partis politiques, c’est-à-dire le CNRD, il est lui aussi soumis au strict respect d’une autre charte, supérieure à celle des partis politiques : la Charte de la transition, loi fondamentale de la République, ou constitution provisoire de notre pays, qu’il s’est lui-même dotée et imposée au peuple de Guinée.
Malgré les réalités du moment, il est légitime de se demander : le CNRD est-il en droit d’évaluer les partis politiques ? Respecte-t-il lui-même sa propre charte de la transition ? Entre le CNRD et les partis politiques, qui mérite d’être évalué sur le respect de la constitution provisoire en vigueur (Charte de la transition), des lois de la République et des engagements pris vis-à-vis du peuple de Guinée ?
Pour les violations graves constatées de la Charte de la transition par le CNRD, son gouvernement et les autres institutions de la transition, notamment les dispositions des articles 1, 2, 8, 9, 10, 11, 12, 13, 14, 15, 17, 18, 19, 23, 29, 34, 46, 47, 55, 65 et 77, quelle sanction devrait lui être appliquée ?
Par Babila KEÏTA, Journaliste.