Ousmane Gaoual ou la malédiction du pouvoir (opinion)
Le mythe de Ousmane Gaoual Diallo n’a pas résisté longtemps à sa nomination qu’il a tant espérée comme ministre dans le gouvernement de la transition. Celui qui, s’était démarqué des autres acteurs de l’opposition avec ses propos au vitriol et par ses violentes pulsions qui semblaient plaire à l’aile dure de la formation politique dont il a été exclu, est montré du doigt aujourd’hui, à cause des manquements répétés et graves à son devoir de réserve et de l’hypothèque aussi qu’il fait peser sur une transition dans le creux de la vague .
Qui pour sauver le soldat Ousmane qui, tout seul, a décidé de s’engager dans une entreprise d’auto-destruction et semble vouloir précipiter la fin de la transition en suscitant et entretenant de nombreux foyers de tension?
En tout état de cause, ni lui ni la transition qui lui a fait appel malencontreusement ne gagne dans ses sorties incongues et les actes de défiance à l’encontre de tous qu’il mutiplie à dessein sans en saisir les inconvénients et les effets boomerang. Coup sur coup, il annonce qu’il n’y a aucune durée determinée pour la transition revenant sur l’engagement qu’il avait martelé du Général Mamadi Doumbouya de ne pas faire une seconde de plus au pouvoir après le temps imparti à la transition, auquel il a librement souscrit. Volte-face abracadabrantesque du porte-parole trés clivant du gouvernement qui, après avoir défendu l’image d’homme d’honneur du Général Mamadi Doumbouya, voudrait le rendre coupable maintenant de parjure consommé. Ainsi, désacralise-t-il davantage la parole publique et jette l’opprobre sur les autorités de la transition, en même qu’il sonne la révolte de tous les adversaires d’un report sine die des élections et d’une prolongation indéfinie de la transition, autant dire une majorité écrasante des populations. Chaque fois que le ministre des transports du gouvernement de transition prend la parole, hélas, il déclenche la polémique, irrite, indigne, fâche comme s’il avait l’intention délibérée de discréditer le CNRD, d’aliéner l’opinion à son chef si soucieux de sa réputation et porté sur les opérations de charme. Ne dit-on pas que l’ennemi n’est jamais loin, est celui qu’on n’imagine pas ?
Le CNRD gouverne sur la base de la charte qu’il a élaborée , lui-même, qui a servi à faire prêter serment au Général Mamadi Doumbouya dont l’engagement solennel devant la nation est de la respecter et faire respecter. En violant, allègrement, l’une de ses dispositions phares qui interdit aux responsables de la transition à tous les échelons de prendre part au débat politique et de faire acte de candidature aux différents scrutins, Ousmane Gaoual Diallo se fait hara kiri et livre le Président de la transition à la vindicte populaire.
Ce n’est pas dans l’œuvre de diversion de prétendre exclure de l’UFDG Cellou Dalein Diallo, par une opération du saint esprit, qu’il trouvera son salut ou pourra prospérer dans son obsession de préserver son maroquin. Au contraire, il a franchi le rubicon dans son imprudence habituelle pour satisfaire un ego surdimensionné et une boulimie du pouvoir que les Guinéens découvrent avec stupeur et un sentiment profond de désolation. S’il n’y a l’ombre d’aucun doute que le sieur Gaoual a déjà perdu l’épreuve de force qu’il engage avec Cellou Dalein Diallo, à la limite du ridicule, pour le contrôle de l’UFDG, c’est aussi certain qu’il sera l’artisan, si on ne l’arrête pas pendant qu’il encore temps , de l’échec de la transition et de la chute du Général Mamadi Doumbouya.
Précédé et suivi d’un cortège de malheurs, partout où il passe, l’exclu de l’UFDG est toujours de mauvais présage. Il est devenu le boulet aux pieds du Général et le Néron incendiaire d’une transition qui prend feu de tous côtés au grand dam de tout le pays qui y a cru, et n’en désespère pas, malgré son air de gueule de bois.
Thierno Hassan Sakho.
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