Ouvert le 28 Septembre 2022, le procès des évènements tragiques perpétrés au stade de Conakry, est à son dernier virage alors que le verdict du président du tribunal criminel de Dixinn délocalisé à la cour d’appel de Conakry est attendu le 31 juillet 2024. Après les plaidoiries et réquisitions, le dossier a été mis en délibéré par le juge Ibrahima 2 Tounkara pour décision être rendue.
En région forestière, notamment à N’Zérékoré, la tenue de ce procès en Guinée est vivement saluée par des citoyens. Le verdict final est très attendu. Seulement, certains souhaitent une décision juste de la part du tribunal criminel de Dixinn.
‘’Ce que moi j’ai vu, vraiment, je demande pardon au peuple de Guinée et je demande aussi la même chose au gouvernement, pour que cela ne se répète plus en Guinée. Qu’ils jugent cette affaire comme ça se doit. C’est-à-dire, ceux qui sont coupables, soient jugés en fonction de leurs forfaitures et acquitter les innocents. Comme le procès est presque fini maintenant, ce que je veux vraiment, un chef d’Etat, c’est le père de la nation, tout ce qui se passe dans le pays, que ça soit bon ou mauvais, c’est lui qui est le responsable. Du fait que maintenant le président, étant un pays comme la Guinée, celui qui dirige le pays, qu’il y ait un tel massacre, une telle tuerie, lui (le Président Dadis) n’a pas pu présenter ses excuses au peuple de Guinée, il n’a pas demandé pardon au peuple de Guinée, vraiment, ça m’a touché. Sinon, le guinéen, tel qu’il est, peut pardonner même si on lui fait du mal ou du tort.
Quand tu lui dis seulement excusez-moi, il peut pardonner. Mais le Président de la junte du CNDD, jusqu’à présent, il n’a pas eu le regret. J’aurai appris que le procureur a sollicité une peine lourde allant de 30 ans. Pour moi, c’est insuffisant. C’est lui le responsable et c’est lui encore le coupable’’, a soutenu Mohamed Diawara.
De son côté, cet autre citoyen lui, sollicite le pardon et la réconciliation entre les fils et filles de la Guinée, tout en réitérant sa demande auprès des autorités judiciaires, pour une justice équitable.
‘’Vraiment, c’est un procès exemplaire pour montrer à ceux qui n’ont pas fait encore, de ne pas le faire. Pour montrer à ceux qui sont au pouvoir, de ne pas minimiser la population guinéenne. Moi, vraiment, comme le président Alpha Condé l’avait dit, il faut qu’on se pardonne. Celui qui a tué, c’est un guinéen. Celui qui est tué, c’est un guinéen et les parents aussi, ce sont des guinéens. C’est la Guinée qui a gâté, c’est la Guinée qui doit réparer. On se donne la main pour ne pas que les autres se gâtent. C’est pourquoi, je lance cette invite. Que soient punis ceux qui sont coupables et relaxer les innocents pour qu’ils continuent leur vie. C’est pourquoi, j’ai dit au début que c’est un procès exemplaire’’, a souhaité Sayon Kourouma.
David Millimono quant à lui, a tout d’abord salué la tenue de ce procès en Guinée, avant d’attirer l’attention du tribunal. ‘’Le premier mot que je peux dire, c’est très bon, parce que si ce genre de procès a eu lieu ici en Guinée, on n’a pas fait comme nos voisins de la Côte d’Ivoire dont le procès a été envoyé à la CPI. Donc, déjà, c’est bon, parce qu’il faut juger le guinéen en Guinée. Ça pourra peut-être nous éviter beaucoup de choses, parce que ceux qui suivent aujourd’hui ce procès, vraiment, ça nous donne beaucoup de leçons et peut-être les futurs dirigeants vont prendre conscience pour pouvoir bien piloter ce pays.
Nous ne sommes pas juges, nous ne sommes pas des spécialistes en droit, mais, c’est de vraiment trancher, afin que le verdict qui sera rendu, qu’il soit accepté de tout le monde. Parce que si aujourd’hui on a jugé nécessaire que ce procès se tienne en Guinée, peut-être c’est pour amener le guinéen à être ensemble. Mais il ne faut pas que le verdict soit contraire à ce qu’attend la population guinéenne. Donc, c’est de demander au tribunal de voir comment il peut trancher, sans relaxer un coupable et condamner un innocent’’, a plaidé David Millimono.
En attendant, tous les regards sont tournés vers le tribunal de première instance de Dixinn, délocalisé à la Cour d’appel de Conakry.
Depuis N’Zérékoré, JOB BEAVOGUI, pour Lerevelateur224.com.